Ca fait des trous ça?

Après avoir encaissé le discours matinal de Mac Arrow, Johnny Moricelli décida qu'il devait à tout prix rattraper son retard. Il suivit Mac Arrow tout en imitant son comportement. Il ne dit pas un mot, ne lança pas un seul regard en arrière, et se dirigea à pas lestes mais décidés, vers l'armurerie. Après quelques étages dans les pattes -il détestait prendre l'ascenseur, et il avait décidé, lui et son muscle cardiaque, que cette pratique lui avait été déconseillée par son médecin- il atteint la première porte du sas, et s'adressa à l'hygiaphone, derrière lequel quelqu'un semblait attendre:
"Excusez-moi, je suis nouveau, je connais pas la procédure, il me faudrait un M-18 et un colt peacekeeper svp."

Abby s'empara du dossier qui se trouvait sur sa table et le feuilleta rapidement avant de suivre des yeux son chef partir suivit par Moricelli.

*Mais où il va lui?*

Elle ferma le document, se leva et fit un signe à Beckett.

"Tu le connais? Enfin bref... peut-être qu'il n'a pas encore sa dose de café quotidienne. Aller en route!"

Abby invita la jeune femme à la suivre, dans l'ascenseur elle appuya sur le petit bouton désignant les sous-sols et l'infernale machine se mit en marche. Son grondement les accompagnait tandis que son mouvement faisait vibrer les parois. A quand remonte sa dernière vérification?
Arrivées en bas, les deux femmes retrouvèrent Moricelli un peu perdu devant le comptoir.

Abby se glissa derrière lui et posa sa plaque devant le mec un peu encore endormi. Moricelli n’était pas le seul à avoir une sérieuse carence en caféine. Elle lui chuchota :

"Hihi, si tu ne donne pas ton badge il ne voudra pas te donner ce que tu veux… (un peu plus fort) Bon aller prenez ce dont vous avez besoin mais sachez rester mobile. On va seulement sur les lieux pour voir ce qu’on peut trouver, si les corps ont été ramenés c’est qu’ils doivent déjà avoir fait le ménage. Je vous ferai passer les photos quand on sera en voiture."

Elle passa une main dans ses cheveux en entendant le grognement du flic derrière sa vitre.

"Je prendrai un Glock 50 et un Compact-Uni s’il vous plait."

Un nouveau grognement indéchiffrable sortit de la bouche de l’homme et ses grosses mains glissèrent les deux armes sous la paroi de plexiglas. Abby se retourna et fit un clin d’œil à John.

"Tu vois ce n’est pas dur hihi."

"Ouais, ouais."[merde, ma plaque!] Non, c'était bon. Il la tendit avec volonté , la brandissant comme des prêtres moyen-ageux leurs crucifix, espérant abattre le démon: il appuya son exorcisme de cette sentence:

"Un M-18, quelques chargeurs, deux ou trois grenades de M-18, et un colt peacekeeper. "

Johnny Moricelli crut entendre un marmonnement, qui ne pouvait pas manquer d'être sournois:

"Et des munitions!... Euh... S'il vous plaît ?"

L'homme tendit le matériel. Immédiatement, Johnny s'empara du fusil comme la vérole sur le bas-clergé, lui lançant un regard ennamouré.

*Depuis quand ils n'ont pas fait réparer ce satané ascenseur? *

Melody avait, à chaque fois qu'elle prenait cette machine, l'impression qu'elle allait tomber en miettes, peut être à cause des horribles grincements que la machinerie emmettait, comme si elle était à bout de vie.
Ce n'était pourtant pas une installation très vetuste... Quoique on ne pouvait pas savoir, certaines administration aimant bien faire des économies de bout de chandelle.
Ils arrivèrent au sous-sol et Melody, observa la scène, un peu comme celle qui s'était déroulée à l'étage un peu plus tôt, mais avec des protagonistes différents.

"Vous êtes drôles quand vous n'avrez pas reçu votre dose de café... On dirait des zombies."

Melody sourit et haussa les épaules avant de déposer son badge devant le préposé.

"Je prendrais un Beretta Enforcer ainsi qu'un Smith & Wesson Custer, merci."

Elle attendit quelques instants avant d'être servie, et rangea ses armes dans leurs holsters, caressant doucement la crosse du Smith & Wesson, c'était réellement une bonne arme. Pour quelqu'un qui voulait faire des dêgats.

"Je déposerais une arme dans mon bureau tout à l'heure, il est vrai qu'il 'est inutile de faire comme si on allait en guerre..."

Se tournant vers ses deux coéquipiers, la jeune femme demanda.

"Comment procède t-on? On va faire un petit tour à la morgue? On reste groupés? Où on se divise? A toi de décider chef...."

Observant distraitement ses ongles manucurés, Melody attendit sagement une réponse de la part d'Abby. C'était plus une mauvaise manie qu'autre chose, comme certains aimaient bien se tortiller les cheveux, Melody trouvait cette manie beaucoup moins agaçante tout de même, que le tortillage de cheveux... Enfin passons...

Abby reprit son sérieux alors qu’elle empoigna la crosse des deux flingues. Elle se tourna en direction de Melody et exposa la situation :

"Voilà le topo, on a 12 meurtres sur les bras, tous du COPS. La plupart des agents résident dans les appartements de fonction à Venice Beach donc on fera un petit tour par là bas. Mais avant il faut voir ce que nous dit le toubib sur les cadavres pas la peine de foncer tête baissée et de partir sur de fausses pistes."

Elle soupesa les armes et fit semblant de tirer avec puis continua d’un air détaché.

"De toute façon sur douze corps je pense qu’on pourra facilement voir s’il s’agit d’un unique dégénéré qui a décidé de faire un petit carton ou d’un groupe qui voulait dire bonjour aux COPS. A partir de là et de Venice on pourra se diriger si cela fait parti d’un gang, et puis les informateurs sont près à faire n’importe quoi pour une barrette de coke."

Vérifiant que son chargeur était plein et que le cran d’arrêt était bien mis, Abby glissa amoureusement son Glock et son Compact-Uni dans ses holsters.

"Bien si vous avez fini de vous équiper un petit tour à la morgue s’impose."

Elle ponctua son discours d’un bref hochement de la tête, strict et professionnel. La jeune femme s’avança devant Melody et lui dit avec un clin d’œil.

"Alors prête à aller botter les fesses à ces tarés ? Ils vont regretter de s’en être pris aux COPS."

Abby passa une main dans ses cheveux blonds, ca devenait une manie, peut-être le stress de la reprise du boulot… elle dépassa ses coéquipiers en direction de la sortie et encore cet ascenseur à prendre… non cette fois elle optait pour l’escalier. Plus aucune confiance dans ses machines surtout que celle là partait sérieusement en miettes.

>>>Morgue>>>>